Chaleureuse, lumineuse, aérée, naturelle... elle me botte cette habitation!
Le point de départ du projet est une habitation qui maîtrise et minimise l’impact environnemental au sens large de la maison (énergie, intégration paysagère, mobilité…). C'est ainsi que le premier parti pris réside dans la construction d'un bâtiment très basse énergie en limitant les surcoûts qui pourraient être liés à ce type de construction.
Cette volonté induit un double souci pour le maître de l’ouvrage: allier des matériaux à énergie grise très faible (local, très peu transformé, entretien peu énergivore, recyclage non polluant…) à des techniques de construction simples accessibles aussi bien à l’auto-constructeur qu’à tout artisan local.
C’est tout naturellement que sont évités les matériaux de construction à production ou transport énergivore. Le béton est strictement réservé aux fondations.
La structure du bâtiment est en bois et l’isolation (murs et toit) réalisée avec des gros ballots de paille (70 cm d'épaisseur).
Les bottes de paille sont recouvertes d'une barbotine à base d'argile qui renforce la résistance au feu et la protection contre les insectes et rongeurs.
La terre crue est utilisée pour remplir en partie l'ossature afin d'augmenter l'inertie du bâtiment. Elle participe également à la régulation hygroscopique de l'air intérieur.
Les matériaux extérieurs sont le bois local, la pierre locale et l’ardoise naturelle.
La pierre naturelle et le bois massif seront également largement utilisés comme parachèvement intérieur. Ces matériaux naturels feront le lien entre le parachèvement intérieur, le parachèvement extérieur et l'environnement privilégié où se situe la maison. L'ensemble de ces matériaux naturels, outre leur qualité technique et leurs références locales, participe au caractère architectural de l'ensemble des pièces de la maison.
Ces matériaux, de par leur origine locale et leur faible besoin de transformation, sont aussi largement ceux utilisés dans l’architecture vernaculaire de l’Ardenne Bleue.
Ainsi, dans le même ordre, la volumétrie de la maison rappelle celle des fermes régionales : 2 grandes pentes ardoisées sur des murs en schiste et des pignons en colombage.
L'épaisseur des murs rappelle également les gros murs de pierre de l'habitat vernaculaire. De plus, ils procurent un sentiment de protection contre le froid. En outre, l'épaisseur de l'ébrasement crée des niches devant chaque baie, sortes d’alcôves lumineuses qui entourent l'espace principale de la pièce, petits lieux supplémentaires et privilégiés entre l'extérieur et l'intérieur.
Le plan a été composé pour permettre une évolution dans son usage lié à la famille, au nombre d’enfants, à d’éventuelles exigences professionnelles, à la volonté d’accueillir un parent âgé, etc. Les aménagements intérieurs sont tel qu'ils permettent 5 combinaisons différentes: maison unifamiliale, maison unifamiliale avec espace privatif pour les parents au rez-de-chaussée, maison unifamiliale avec partie professionnelle, maison unifamiliale avec studio ou encore immeuble avec 2 appartements (un par niveau).
Une réflexion au niveau des entrées, sorties et cheminement au travers du bâtiment s'exprime par la progression d'un petit hall d'entrée au nord, bas de plafond, vers un large séjour au sud, vitré sur le paysage au sud.
Le projet rencontre une qualité architecturale qui lui est propre et qui découle des exigences premières, énergétiques et environnementales.
Le Maître de l’Ouvrage, particulièrement engagé dans ce projet et attentif à ses implications tant locales que paysagères et environnementales, a mené le chantier partiellement en auto-construction.